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Le mystère de ses origines n'est pas totalement éclairci et à son sujet, les interrogations sont multiples. Est-ce une survivance de la civilisation orale de la Méditerrannée ? Est-ce une adaptation du chant grégorien véhiculé par les moines franciscains au XIIème siècle ?
En réalité, si les similitudes avec le chant grégorien existent, les différences sont tout autant notables. On peut tout aussi bien penser de la polyphonie profane qu'elle dérive de la sacrée, ou alors que l'Eglise, afin de mieux pénétrer les régions difficiles de la montagne corse, a utilisé la polyphonie profane à des fins liturgiques.

En cliquant sur ce lien, profitez d'une rencontre avec Francis Marcantei, membre de l'ensemble polyphonique Tavagna.
Enquête et entretien réalisés par Christine et Paul Macé, CIMP, Céret (28 octobre 2008 Talasani - Haute-Corse)












Quelques photos de Tavagna en concert.

L'ensemble Tavagna et l'ensemble Concert de l'Hostel Dieu, dirigé par Franck Emmanuel Comte proposent "Virgineta Bella", Laudes toscanes de la Renaissance et Polyphonies corses dédiées à la Vierge.


De la Toscane à la Corse : à Florence au XVIème siècle ou encore de nos jours en Corse, les membres d'une même communauté, soudée et unie autour d'un patrimoine identitaire, se retrouvent dans les églises ou confréries pour pratiquer l'art ancestral de la polyphonie à voix égales. Par-delà les siècles, cette façon de s'exprimer à plusieurs voix a perduré.
Des harmonies semblables, une thématique identique, des mélodies cousines, une langue voisine : tout rapproche les polyphonies corses des laudes florentines. Seul le style vocal tranche : puissant et direct pour les confréries corses, plus raffiné et délicat pour les florentines. Une tradition séculaire s'est ainsi transmise de part et d'autre de la Méditerranée, un art de louer la Vierge, source d'amour et d'inspiration.
Dans cette louange inspirée par Notre Dame qui sera le fil conducteur du concert imaginé comme un concert dialogue : dialogue dans l'espace de deux entités sonores, dialogue de deux cultures, dialogue des voix et des instruments.

Au Festival de la Chaîse-Dieu, le 25 août 2004.


Le 9 décembre 1999, l'ensemble Tavagna a présenté à Paris, en l'église Saint Augustin, une création liturgique composée par Jean Etienne Langianni, "Messa per i Tempi Novi", messe polyphonique à capella, écrite pour deux et trois voix.
Cette création, dont nous avons puisé l'inspiration dans nos traditions populaires, est dédiée à Dévote, Sainte Patronne de la Corse.
Elle répond à un double objectif : Asseoir la permanence du domaine sacré dans la nécessaire création, afin que le temps passé ne soit pas du temps perdu, et élargir le répertoire vocal religieux accessible au plus grand nombre par des pièces nouvelles traduisant le vécu musical de l'ensemble.
Cette oeuvre fait l'objet de l'enregistrement d'un CD, Messa corsa per i tempi novi.




Aux voix masculines de l'Ensemble Tavagna s'ajoute régulièrement celle, unique, de Jacky Micaelli, l’amie de toujours, dont l'intensité nous touche au plus profond de nous-mêmes. Une des plus belles voix féminines corses, si ce n'est la plus belle, au confluent des voix masculines de Tavagna :
cette rencontre a donné naissance à une nouvelle expression du chant polyphonique, sans rien oter à son authenticité.
Au cours de chaque concert, l'émotion, d'abord fragile et spontanée, s'est enrichie de découvertes et d'expériences vocales inattendues.




Evoquer la polyphonie, c'est évoquer l'histoire même de la musique occidentale tant il est vrai qu'au delà de son apogée, au XVème et XVIème siècles, l'esprit polyphonique continue de s'inscrire au coeur de cet art du temps qu'est la musique.
Nul étonnement donc que le chant traditionnel corse à trois voix, a paghjella, puisse se conjuguer à d'autres formes musicales parfois éloignées l'une de l'autre et rechercher des correspondances d'harmonies sans effacer les singularités respectives.
C'est dans cette veine qu'aujourd'hui Viviane Loriaut-Damiani avec l'ensemble Tavagna sollicite l'orgue, instrument privilégié de l'expression polyphonique, pour l'associer à des chants profanes et sacrés issus de la tradition musicale corse dont elle a su s'imprégner remarquablement. De cette rencontre est également né un CD, Alternatim.





Rencontre toujours, cette fois-ci avec l'ensemble de musique baroque A Sei Voci, pour une série de spectacles en commun où sont exposées des polyphonies du bassin méditerranéen, les unes issues de la tradition populaire corse, les autres "savantes", pour mettre en évidence à travers cette confrontation, l'universalité de la voix autant que la complémentarité des différents mondes musicaux dans lesquels celle-ci s'exprime.
Ces moments s'achèvent par la réunion des douze voix solistes des deux ensembles pour une "Passion" d'un anonyme Espagnol émigré au Mexique, pièce d'une grande beauté dans laquelle la force des timbres s'ajoute pour retranscrire l'émotion de cette passion.



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